Pour de nombreux Suisses, cependant, l’acquisition d’un logement en propriété est de plus en plus hors de portée. En effet, lorsqu’elles octroient des hypothèques, les banques n’utilisent pas les taux d’intérêt actuellement très bas pour calculer ce que l’on appelle l’admissibilité théorique, mais un taux de 5%, afin de garantir que le logement en propriété reste supportable même si les taux d’intérêt augmentent.
Les nouveaux acquéreurs doivent également apporter des montants de fonds propres toujours plus importants en raison de la hausse des prix de l’immobilier. Le problème est particulièrement évident dans les cantons de Zurich et de Zoug, dans la région lémanique ainsi qu’autour de Bâle et de Lucerne. Dans ces régions, les biens immobiliers sont difficilement accessibles aux ménages à revenus moyens.
En raison des prix élevés de l’immobilier dans les emplacements centraux, les acquéreurs de logements en propriété sont souvent attirés par des régions plus décentralisées. Cette tendance devrait se renforcer, car il est probable que les employés travailleront de plus en plus à domicile à l’avenir et feront moins de trajets pendulaires. Les experts de l’étude sur l’immobilier estiment que les ménages étendront leur rayon de recherche quand ils envisageront d’acquérir un logement en propriété. Les régions alpines devraient également en profiter. En effet, le travail flexible augmente la possibilité d'utiliser un appartement de vacances.
Les acheteurs potentiels en quête d’un logement ont de moins en moins de choix parmi les constructions nouvelles. En effet, la production de logements en propriété ne cesse de baisser en Suisse, et l’environnement de taux négatifs continue de favoriser la construction de logements locatifs. Néanmoins, le choix de logements en propriété est plus vaste qu’il n’y paraît à première vue. Ces dernières années, de plus en plus de biens existants ont été mis sur le marché. C’est surtout le cas pour les maisons individuelles, dont l’offre est de plus en plus dominée par les biens existants. Ce phénomène s’explique en grande partie par le vieillissement de la société: de plus en plus de baby-boomers se séparent de leur maison en raison de leur âge.
La demande de logements en propriété reste supérieure à l’offre, ce qui a donné lieu à une forte hausse inattendue des prix de l’immobilier l’année dernière: en un an, les prix des logements en propriété moyen de gamme ont augmenté de 5,1% et ceux des maisons individuelles de 5,5%.
En 2021, la croissance des prix devrait ralentir, car des exigences réglementaires strictes en matière de financement limitent la marge d’augmentation. Les experts du Credit Suisse tablent sur une croissance des prix de 3% pour les logements en propriété et de 4% pour les maisons individuelles.
https://www.credit-suisse.com/ch/fr/articles/private-banking/schweizer-immobilienmarkt-2021-wohneigentum-gefragter-denn-je-202103.html